Aveu du présumé meurtrier : les détails sur le l’assassinat de Bineta Camara

Pape Alioune Fall dit Alioune Badara Fall est passé aux aveux devant les enquêteurs du commissariat urbain de Tambacounda. Devant les forces de sécurité, il a expliqué, point par point, la manière dont le meurtre a été perpétré.

Selon des sources policières de Igfm, le 18 mai dernier, jour des faits, Pape Alioune Fall, qui connait les habitudes de la maison, a attendu que le vigile s’absente (il était parti rejoindre sa femme) pour se pointer devant la maison du Directeur de l’Agence de développement local (Adl), Malal Camara. Il s’avait qu’en l’absence du maître de la maison, de sa femme (partie en Chine) et du vigile, la jeune fille restait seule.

Une fois devant la porte, il prend son téléphone et appelle Bineta Camara. Ne se doutant de rien, sachant que l’homme a toujours été considéré comme un homme de confiance de son père, la jeune fille lui ouvre la porte et le laisse accéder à la maison.

Ce n’est qu’après que les choses ont commencé à dégénérer. Pape Alioune Fall a subitement commencé à montrer un visage qu’elle ne lui connaissait pas. Il a commencé à se montrer condescendant, montrant clairement qu’il voulait satisfaire sa libido sur elle. Bineta Camara, chaste jusqu’à porter le voile, lui oppose un niet catégorique. Prise de peur, elle commence à crier pour avoir du secours.

Selon Pape Alioune Fall, c’est en ce moment que lui aussi a eu peur que les cris de la victime soient entendus par le voisinage et qu’on le surprenne sur place. Pris de panique, il tente de la maîtriser. Mais Bineta Camara ne veut aucunement qu’il la touche. Elle lutte de toutes ses forces, tout en criant. Pape Alioune se montre alors violent, lui assène de violents coups de poing. L’un des coup atterrit sur sa tempe, avoue le présumé meurtrier. La dame s’affale. Le récit du présumé meurtrier s’arrête là. Seulement, les constations du certificat de genre de mort vont plus loin.

En plus de constater des traces de coups sur le corps de la victime, le légiste affirme que la victime a ensuite été étranglée avec son foulard. D’ailleurs, elle est décédée par strangulation.  Pape Alioune n’a pu satisfaire sa libido sur elle.

Toujours est-il que après son forfait, Pape Alioune Fall est sorti de la maison et pensait avoir effacé toutes les traces de son passage. Il s’est en effet emparé du téléphone portable de marque techno de la fille. Téléphone qui a été retrouvé chez lui au moment de la perquisition. Dans les heures qui ont suivi le meurtre, il a feint d’être meurtri par la disparition de la fille de son « ami ». Il était tout le temps présent aux côtés de la famille éplorée (à la maison comme à la morgue), a donné des informations sur les obsèques dans des groupes whatsapp, ne tarissant même pas d’éloges à l’endroit de la défunte qu’il considère comme une « waliyou », une fille de bonne mœurs, très portée sur les choses spirituelles. Bref, il a joué le rôle d’un parfait  innocent qui donnerait sa vie pour que le meurtrier de la fille de son « ami » soit retrouvé et châtié. De  la pure hypocrisie.

A la question  des enquêteurs de savoir pourquoi il a pris le téléphone de la victime, il a répondu qu’il ne voulait pas que les enquêteurs sachent qu’il était la dernière personne à avoir parlé au téléphone avec Bineta Camara.

Ses aveux circonstanciés « couchés » sur procès-verbal, Pape Alioune Fall dit Alioune Badara Fall a été placé en garde à vue. Il va incessamment être déféré auprès du Procureur de la République près du tribunal de grande instance de Tambacounda.

Selon des sources judiciaires de Igfm, son dossier sera confié par un juge d’instruction et comme il faut s’y attendre, le procureur va viser dans son réquisitoire introductif (document par lequel il saisira le magistrat instructeur) l’assassinat et va requérir le mandat de dépôt contre le présumé meurtrier.

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