Une jeune femme, en état de grossesse, a vu son mari se noyer à l aplage de Bata de Rufisque. Le drame est survenu le 25 août passé. Bigué Fall, toujours sous le choc et dans la douleur, a pu trouver la force pour se confier au journal L’Observateur. Un terrible récit, sur la mort de Cheikh Diakhaté !
Elle déroule : « ce jour, après le repas de midi, mon mari a décidé de faire un tour en mer, pour se baigner avec ses amis. Je l’y ai rejoint, en compagnie des filles de la maison. Nous avons l’habitude d’aller à la plage pendant cette période de forte canicule…A mon arrivée, mon mari était déjà en train de se baigner. Lorsque je me suis jetée à l’eau, il m’a demandé de rejoindre les filles et de laisser avec ses potes. Il m’a dit de m’en aller comme je n’étais pas agréable à voir, à cause de ma grossesse ».
Bigué continue : « je lui ai demandé de me payer, sans quoi je resterais avec lui. Il est allé me remettre 2000 FCfa, en me donnant un billet de 5000, me précisant qu’il comptait utiliser les 3000 restants pour son transport à Louga, où il a un chantier. C’est les derniers mots que j’ai échangés avec lui. Après cela, Cheikh est retourné dans l’eau et a rejoint ses trois amis. J’en ai profité pour rejoindre les filles. Quelques minutes après, j’ai aperçu ses amis ressortir en panique de l’eau. J’ai tout de suite remarqué l’absence de Cheikh. Et, j’ai entendu crier ‘il se noie, il se noie’. Je ne ressentais plus mes jambes. Avant l’arrivée des premiers secours, c’était trop tard. Mon mari avait été emporté par le courant marin. Je ne peux pas décrire le sentiment qui m’animait alors, c’est comme si le ciel se mettait à tourner et la terre se dérober sous mes pieds. J’étais complètement bouleversée. Je ne peux dire ce que je ressentais, quand j’ai vu mon mari se noyer. C’était comme un mauvais rêve. Je suis restée un bon moment inerte, avant que les filles décident de me ramener à la maison ».
« J’ai perdu un mari, un confident… »
Bigué Fall a ensuite parlé du bon homme qu’elle perdu, « un mari, un confident, quelqu’un que j’ai aimé de toutes mes forces et que je ne cesserai d’aimer ».
Son plus grand chagrin est toutefois que, Cheikh « ne verra jamais notre enfant que je porte en moi ». Et de poursuivre : « Cheikh était très attaché à sa famille. A la fin de chaque mois, il me remettait intégralement son salaire. Il achetait toute sorte de choses à ses sœurs et frères. Je rends grâce à Dieu et prie qu’il l’accueille dans son Paradis céleste ».
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