Deux familles Françaises ont intenté des actions en justice contre l’avionneur américain Boeing, en France et aux Etats-Unis, après le crash en mars du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines qui effectuait la liaison Addis Abeba-Nairobi.
La première a porté
plainte début avril pour « homicide involontaire » à Paris, où des
juges d’instruction ont été chargés de mener l’enquête française sur cet
accident qui a fait 157 victimes, dont 7 ressortissants français, a appris
l’AFP mardi.
Dans sa plainte, que l’AFP a pu consulter mardi, elle fait valoir que, un autre
Boeing 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air s’étant écrasé dans des
conditions similaires en octobre 2018 (187 morts), « la défaillance
technique ne pouvait être ignorée » par l’avionneur et éventuellement les
autres acteurs « intervenus dans la construction, la commercialisation, la
certification et l’usage de l’appareil ».
Le groupe américain a indiqué la semaine passée que la mise à jour du système
anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les deux catastrophes aériennes, ainsi
que les changements nécessaires à la formation des pilotes étaient prêts,
semblant ouvrir la voie à un retour en service pour cet avion, cloué au sol
depuis la mi-mars.
Les familles réclament 276 millions de dollars
« Nous n’avons pas attendu les aveux de Boeing sur l’existence des
défaillances de l’appareil pour engager la responsabilité pénale du
constructeur. Le comportement gravissime de Boeing ne saurait se régler
uniquement sur un plan indemnitaire », a réagi auprès de l’AFP Me Yassine
Bouzrou, l’avocat de cette famille.
Lundi, c’est une femme française, dont le mari suédo-kenyan est décédé lors du
crash, qui a pour sa part déposé une assignation devant le tribunal de district
américain de Chicago, où est situé le siège de Boeing.
Avec la mère du défunt, elles estiment que Boeing n’a pas pris les mesures
nécessaires après l’accident de la compagnie Lion Air car le groupe craignait
notamment des répercussions financières négatives si la réputation de son
appareil était entachée.
Elles réclament en conséquence 276 millions de dollars (environ 250 millions
d’euros) de dommages à l’avionneur américain, selon le texte de leur plainte
transmise à l’AFP.
« Nous n’avons pas porté plainte contre Ethiopian Airlines car les pilotes
ont réagi comme il le fallait. C’était une bataille qu’ils ne pouvaient pas
gagner », a affirmé mardi l’avocat de ces deux femmes, Me Nomaan Husain,
lors d’une conférence de presse à Paris.
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