lors d’une marche autorisée au niveau de la place des nations, des mouvements citoyens sont sortis pour fustiger la hausse prévue du prix de l’électricité.
Ils se nomment « Gilet Rouges », « Sénégal notre Priorité », « Frapp France dégage » et « Sénégal bi nu bëgg ». Et ils n’apprécient point la hausse du prix de l’électricité. Ces mouvements citoyens l’ont fait savoir, hier, lors d’un rassemblement autorisé à la place de la Nation. Ils y voient une «démarche solitaire» de l’Etat. Malgré une mobilisation assez faible, les porte-paroles de ces mouvements ont fustigé ce qu’ils décrivent comme une décision en déphasage avec les attentes du peuple. Pour eux, cette hausse va bientôt se généraliser et n’épargnera personne.
A leurs yeux, le directeur général de la Senelec a tort de dire qu’elle ne concernera pas les familles les plus démunies. Guy Marius Sagna du mouvement « Frapp France Dégage » soutient que tous les produits dont la transformation ou le processus de fabrication nécessite de l’électricité connaîtront une hausse. « Il va y avoir une cascade d’augmentations », a-t-il martelé.
Vêtu d’un gilet rouge, Cherif Ngaïdo, membre du collectif protestataire, déplore également la mesure. Mais, il pointe le curseur surtout sur un manque de concertation des décideurs. « Les gouvernants devraient avoir plus de considération pour le peuple », s’est-il désolé.
Lors de cette manifestation, les participants ont également botté en touche les raisons financières qui justifieraient la hausse de l’électricité. Selon Ndeye Fatou Blondin Diop, nouvelle coordonnatrice de « Aar li nu bokk », si l’Etat a vraiment besoin d’argent, il y a différentes manières d’en avoir. Et elles seraient, à l’en croire, plus raisonnables que d’imposer cette charge écrasante aux populations. Les 12 milliards de FCfa qui devraient permettre de maintenir le prix actuel de l’électricité sont, à son avis, « une infime partie des budgets de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale et du Conseil économique social et environnemental. Cette somme pouvait bien être puisée des budgets de ces institutions budgétivores ». Elle ajoute également que cet argent pouvait être mobilisé si certaines entreprises privées n’étaient pas exonérées de redevances fiscales.
« Tous ces milliards qui nous échappent doivent être récupérés », a-t-elle déclaré. Guy Marius Sagna est tout aussi convaincu que le pays a suffisamment de ressources financières pour supporter la subvention. Mais, il soutient que cette mesure d’augmentation est une réponse aux injonctions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Pour lui, cela s’inscrit dans l’application de « la vérité des prix » prônée par les institutions internationales. Cette logique voudrait que les Etats arrêtent de subventionner les prix des produits tributaires des cours du pétrole.
Par ailleurs, les manifestants, par la voix de Guy Marius Sagna, ont donné un ultimatum de 48 heures au Président de la République pour revenir sur cette décision. Dans le cas contraire, ils prévoient de marcher, demain, jusqu’aux grilles du Palais pour se faire entendre.
Le Soleil
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