En effet, si les textes (le décret 78-21 du 06 janvier 1978) disposent que ce sont les membres du gouvernement, des institutions comme du Sénat, les diplomates (conseillers des affaires étrangères et chanceliers), les hauts magistrats (Président de la Cour suprême, du conseil d’Etat etc.) et les fonctionnaires sénégalais en service dans les organisations internationales, qui peuvent en bénéficier, dans la pratique, la réalité est tout autre.
« Aujourd’hui, tout le monde est mis dedans, même les marabouts »
« Leur délivrance doit être liée à la haute fonction qu’occupe le bénéficiaire ou à la mission hautement spéciale qui lui est assignée. Il y a des textes, qui ont peut-être changé, mais il doit être délivré aux diplomates de carrière et à certaines autorités comme les ministres. Je ne sais pas si au commencement les députés y avaient droit, mais maintenant tout le monde est mis dedans, même les marabouts », regrette un ancien diplomate, joint par Seneweb.
« Parfois, les instructions viennent du niveau le plus élevé «
Pour lui, il urge de mettre un terme au désordre dont la responsabilité incombe essentiellement aux autorités étatiques: « Parfois c’est au niveau le plus élevé qu’on donne des instructions pour qu’on le délivre à quelqu’un qui, peut-être, n’y a pas droit. Peut-être par rapport à son statut spécifique, ou par rapport à une mission particulière qu’on lui confie, on lui donne un passeport diplomatique, pour qu’il puisse voyager plus facilement plus rapidement (…) Aujourd’hui tout le monde est là dedans. Certains en bénéficient du fait de leur proximité avec telle ou telle autorité », regrette-t-il.
Des restrictions depuis quelques mois
Aujourd’hui, le chef de l’Etat qui entame son second et « dernier » mandat, a les coudées franches pour assainir l’octroi de ces titres de voyage. S’il a rendu publics ses instruction sur la problématique ce mercredi, les restrictions, dans les renouvellements, avaient démarré bien avant la présidentielle. « Actuellement, moi, mon passeport est périmé. Nous, anciens ambassadeurs, on nous permet de conserver nos passeports diplomatiques. Mais un peu avant les élections, je suis allé renouveler le mien. Mais ce n’était pas possible. On m’a donné beaucoup de versions, mais je n’ai pas essayé d’en savoir plus », révèle-t-il.
SENEWEB
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