L’annonce du retour de l’opposant Moïse Katumbi, lundi à Lubumbashi, marque le coup d’envoi d’une semaine politique intense en RDC, avec la nomination attendue d’un Premier ministre de consensus entre l’actuel président Félix Tshisekedi et son prédécesseur, le « président honoraire » Joseph Kabila.
Ancien allié de l’ancien président Kabila, Moïse Katumbi est attendu dans la capitale du Katanga minier trois ans jour pour jour après son départ, en pleine tourmente judiciaire.
« Aujourd’hui déjà en Afrique…et demain, de retour sur ma terre natale, auprès de mon peuple, avec les miens », a déclaré sur Twitter Moïse Katumbi qui pourrait rejoindre Lubumbashi depuis l’Afrique du Sud en jet privé.
Aucune autorité n’a indiqué qu’il pourrait être empêché d’arriver. Début août dernier, sous le régime Kabila, l’opposant avait tenté en vain de rentrer au Congo par voie terrestre pour déposer sa candidature à l’élection présidentielle.
L’ex-gouverneur du Katanga, riche homme d’affaires et président du club de foot TP Mazembe, avait été qualifié de « Judas » par M. Kabila. Son retour au pays, après l’annulation d’une condamnation à trois ans de prison, marque un signe de détente, quatre mois après l’investiture du nouveau président Félix Tshisekedi.
« Je suis dans l’opposition », a précisé M. Katumbi qui a soutenu l’autre opposant Martin Fayulu à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Leur plate-forme électorale « Ensemble pour le changement » doit devenir un parti politique, avec une inconnue de taille : le rôle de l’un et l’autre.
A Lubumbashi, ses partisans ont sillonné dès dimanche les artères de la ville à bord d’un camion remorque bondé, sous une importante présence policière.
« Le retour de Moïse est comparable au retour de Jésus pour les chrétiens. Il vient mettre un terme aux souffrances imposées par Kabila », a osé l’un de ses partisans, Robot Muteba.
Des dizaines de députés ont effectué le déplacement de Lubumbashi. « Rappelez-vous que nous étions venus ici lorsqu’il subissait la persécution de l’ancien régime (de Kabila) », a déclaré à l’AFP l’opposant Franck Diongo, lui-même fraichement gracié par le nouveau président Tshisekedi.
Hasard du calendrier, le retour de M. Katumbi correspond avec la visite lundi à Kinshasa du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. « Je ne crois pas au hasard », glisse un conseiller du président Tshisekedi.
La France est l’un des pays européens les plus impliqués dans le dossier de la stabilisation de la RDC, le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne. C’est Paris qui prend l’initiative des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la RDC.
VOA Afrique
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